Plus tôt que prévu, un nouveau dessin.
Un visage, me suis-je dit, de vieux, parce que c'est toujours plus facile à
faire qu'un visage jeune. Un visage jeune, ça n'a pas de marque, pas de repère
donc, pour me guider. Le vieux visage buriné me laisse l'approcher sans peur,
je sillonne ses creux, ses rides avec le crayon et je recherche son visage. Les
expressions sont là, cernées.
(Crayon 2b, 30 min.) |
Un vent différent souffle en ce moment. La tête loin dans les nuages, le
regard sans souffle, les yeux vague d’une mer sans fin comme un jour de pluie ;
je l’attends encore celle-ci, qui jamais ne vient en ce pays de côte grise,
liménien le disent-ils. C’est froid, triste et morne, ans reliefs autres que
les cerros qui ressemblent à s’y
méprendre à des zéros de France.
Je n’ai pas de vieux comme ça sous la main. C’est ce grain de peau, ce
papier-peau parchemin, peau de chagrin ou bien d’une vie bien vécu. Enfin, je l’aime
cette peau qui raconte des histoires, les turpitudes incroyables et souvent
fausses d’ailleurs, qui expliquent telle ride ou telle cicatrice.
En bref, tout ça pour ce dessin, qui m’est tombé sous les yeux non pas à
dessein mais sans prévenir.
No hay comentarios:
Publicar un comentario